René Vérard

René VÉRARD*, (5 avril 1930, Croisy sur Andelle 76- 11 janvier 2014, Sancerre 18). Rien de ce qui est humain ne lui est étranger et c’est avec un regard pétillant d’une malice pleine de tendresse qu’il regarde le monde étrange qui nous entoure. étrange parce que même si l’on affirme des choses avec force depuis des décennies, René Vérard se mêlera d’aller vérifier la véracité de ces affirmations tenues par d’autres pour des vérités établies. Inutile de dire que toutes ces caractéristiques font de René Vérard un journaliste redoutable, inclassable, non manipulable et inaccessible aux privilèges de castes… Bref un cauchemar pour les gens en place.

Ce journaliste, collabora à Paris-Normandie, Combat, Centre Presse, La Voix du Sancerrois, Le Courrier Picard, Droit de Réponse. Ce normand est l’auteur d’un livre sur Madame Bovary, de pamphlets, d’un recueil de poèmes La Source, de Bataille pour un titre : Le Courrier Picard 1944, de la biographie Jean Pierre-Bloch, Un français du monde entier. Il créa en 1981 la publication Simple Citoyen. Liberté d’Or de la Presse Libre, Prix du Syndicat des Journalistes et écrivains qui publie la Revue indépendante qui fut fondée en 1841 par George Sand..

Son aïeul Antoine VÉRARD, 1450 - Paris 1513, fut le premier des grands marchands libraires parisiens, éditeurs de plus de 280 ouvrages. Antoine Vérard se proclame être « l’acteur » du livre. Non seulement il se fait représenter une trentaine de fois à genoux offrant son livre, mais encore il ajoute à certaines éditions une prière, un poème ou un prologue adressé à son patron : Charles VIII, Louis XII, Anne de Bretagne, Henry VII d’Angleterre, etc.… (l’imprimerie fut introduite en France en 1470). En 1508, Antoine VÉRARD reçoit le titre de*libraire du roi Louis XII* et se voit accorder -pour la première fois sans doute dans l'histoire de l'édition française- le priviliège d'imprimer, de vendre et de distribuer l'édition en français des Epîtres de Saint Paul, toute violation par quiconque de cette exclusivité étant sévèrement punie. Antoine Vérard ne posséda vraisemblablement pas d'imprimerie, mais en revanche de grands imprimeurs travaillèrent pour lui, parmi lesquels on peut citer Jean Morand, Guy Marchant, Pierre Levet et Jean Dupré (Jean Larcher). Il eu pour successeur son fils Barthélemy. Anthoine Verard, Parisianisher (1485-1512) de Mary Beth Winn, Droz éditeur 1997 Édités pour la première fois, ces prologues et poèmes, ainsi que les miniatures qui les accompagnent sont examinés et permettent d’apprécier les rapports entre patrons, auteurs, auteurs, artistes, imprimeurs et « l’humble libraire » Anthoine Vérard.

http://plus.lefigaro.fr/note/au-fil-du-temps-1493-20130412-2030713

Plus d’infos : http://www.institut-de-france.fr/patrimoine/chantilly/expoverard.htm/

René VÉRARD nous a quitté en janvier 2014, voici le texte qu'a lu sa fille Sandrine, lors de la cérémonie religieuse le jeudi 16 janvier 2014 :

Petit mot pour papa

Après des années de maladie qui l’ont affaibli, parfois masqué, nous aimerions redire aujourd’hui quel homme plein d’énergie, quel homme créatif et combatif il a été. Papa était un homme de l’écrit. Il écrivait tout le temps. Le cliquetis de la machine à écrire a rythmé nos années à la maison. Il avait son style bien à lui, jouant avec les mots et les expressions, doué pour les formules poétiques et imagées, il disait d’ailleurs qu’il était un « plumitif » ! Il a un jour transformé son village natal Croisy-sur-Andelle (en Normandie) en un livre grandeur nature, en associant à chaque rue un proverbe ou une phrase puisée dans notre littérature. Je crois qu’il a écrit des poèmes, épisodiquement mais tout au long de sa vie, qu’il a aimé que le chant des mots puisse refléter si bien nos interrogations sur le sens de la vie.

Avant d’être journaliste il a fait de petits boulots pour gagner sa vie. Est-ce à ce moment que s’est éveillé son esprit combatif et revendicatif ? En tout cas c’est l’expérience d’un travail dans l’ombre, bien humble, qui lui fit écrire son premier pamphlet : la « Lettre d’un balayeur à son Président-Directeur Général »… Et le désir de justice sociale ne l’a jamais quitté. Papa est devenu journaliste sur le terrain -il le revendiquait- ce qui lui a permis de développer un grand sens de l’écoute, une attention sensible et pleine de compassion à ce que vivaient les gens, en particulier les plus démunis, ceux qui avaient été floués ou écrasés par le système.

Lui qui aimait avoir une tribune, prendre parti, prendre la parole, il l’a prise pour ceux qui n’osaient pas ou ne pouvaient pas. C’est dans cet esprit qu’il a fondé « Simple citoyen »… Polémiste et pamphlétaire il a aimé partager, diffuser ses idées, bousculer les situations, les institutions et les gens parfois, autant qu’il le pouvait. Il attendait d’ailleurs avec impatience que les gens réagissent à ses articles ! Il a travaillé tout d’abord à Combat, puis dans la presse régionale : « Paris Normandie », « Centre Presse » à Aurillac, « la Voix du Sancerrois » dans les années soixante-dix puis près de vingt ans au « Courrier Picard » à Amiens. Je l’ai entendu dire : « je suis arrivé à Sancerre avec une valise et j’en suis reparti trois ans plus tard avec une femme, deux enfants et un camion de déménagement ». Là a commencé l’histoire de notre famille…

Pour ce passionné du débat public et du combat politique et social, l’aventure de la vie de famille fut sans doute parfois déroutante. Mais pour notre famille il semblait un roc, on pouvait lui confier nos peines… Maman me disait « c’était un noble cœur » et cette formule un peu désuète lui va bien, lui qui se plaisait tant à évoquer et raviver la mémoire du passé. Il aimait d’ailleurs le travail de recherche patient et précis de l’historien.

C’était lui qui avait désiré revenir à Sancerre, près de la Loire, des vignes et des bois, épousant la terre ancestrale de sa femme. Nous espérons qu’il soit maintenant dans la lumière et dans la paix !

 

René VÉRARD nous a quitté en janvier 2014, voici le texte qu'a lu  sa fille Sandrine, lors de la cérémonie religieuse le jeudi 16 janvier 2014 :

Petit mot pour papa

Après des années de maladie qui l’ont affaibli, parfois masqué, nous aimerions redire aujourd’hui quel homme plein d’énergie, quel homme créatif et combatif il a été.

Papa était un homme de l’écrit. Il écrivait tout le temps. Le cliquetis de la machine à écrire a rythmé nos années à la maison. Il avait son style bien à lui, jouant avec les mots et les expressions, doué pour les formules poétiques et imagées, il disait d’ailleurs qu’il était un « plumitif » !

Il a un jour transformé son village natal Croisy-sur-Andelle (en Normandie) en un livre grandeur nature, en associant à chaque rue un proverbe ou une phrase puisée dans notre littérature. Je crois qu’il a écrit des poèmes, épisodiquement mais tout au long de sa vie, qu’il a aimé que le chant des mots puisse refléter si bien nos interrogations sur le sens de la vie.

Avant d’être journaliste il a fait de petits boulots pour gagner sa vie. Est-ce à ce moment que s’est éveillé son esprit combatif et revendicatif ? En tout cas c’est l’expérience d’un travail dans l’ombre, bien humble, qui lui fit écrire son premier pamphlet : la « Lettre d’un balayeur à son Président-Directeur Général »… Et le désir de justice sociale ne l’a jamais quitté.

Papa est devenu journaliste sur le terrain -il le revendiquait- ce qui lui a permis de développer un grand sens de l’écoute, une attention sensible et pleine de compassion à ce que vivaient les gens, en particulier les plus démunis, ceux qui avaient été floués ou écrasés par le système.

Lui qui aimait avoir une tribune, prendre parti, prendre la parole, il l’a prise pour ceux qui n’osaient pas ou ne pouvaient pas. C’est dans cet esprit qu’il a fondé « Simple citoyen »… Polémiste et pamphlétaire il a aimé partager, diffuser ses idées, bousculer les situations, les institutions et les gens parfois, autant qu’il le pouvait. Il attendait d’ailleurs avec impatience que les gens réagissent à ses articles !

Il a travaillé tout d’abord à Combat, puis dans la presse régionale : « Paris Normandie », « Centre Presse » à Aurillac, « la Voix du Sancerrois » dans les années soixante-dix puis près de vingt ans au « Courrier Picard » à Amiens. Je l’ai entendu dire : « je suis arrivé à Sancerre avec une valise et j’en suis reparti trois ans plus tard avec une femme, deux enfants et un camion de déménagement ». Là a commencé l’histoire de notre famille…

Pour ce passionné du débat public et du combat politique et social, l’aventure de la vie de famille fut sans doute parfois déroutante. Mais pour notre famille il semblait un roc, on pouvait lui confier nos peines…

Maman me disait « c’était un noble cœur » et cette formule un peu désuète lui va bien, lui qui se plaisait tant à évoquer et raviver la mémoire du passé. Il aimait d’ailleurs le travail de recherche patient et précis de l’historien.

C’était lui qui avait désiré revenir à Sancerre, près de la Loire, des vignes et des bois, épousant la terre ancestrale de sa femme.

Nous espérons qu’il soit maintenant dans la lumière et dans la paix !

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