Théâtre medievalia
Avènement de Charles V
Recueils de textes décrivant Paris sous le règne de Charles V et de Charles VI.
En 1867 paraissait à Paris un fort volume intitulé Paris et ses historiens aux XIVe et XVe siècles, par Le Roux de Lincy et L. M. Tisserand. Cet ouvrage, devenu rare, comportait un certain nombre de textes que les éditeurs avaient choisis pour offrir au lecteur une silhouette de Paris au Moyen Âge vu par ses contemporains. Il nous a paru souhaitable de sélectionner pour la présente réimpression les deux textes les plus fournis de ce volume qui offrent une description particulièrement intéressante de notre capitale sous les règnes de Charles V et de Charles VI. Nous y avons ajouté deux annexes composées par les auteurs de Paris et ses historiens, annexes qui sont nécessaires pour une meilleure compréhension des textes proposés. Enfin, l’index a été repris,
indispensable pour faire de cette réimpression un outil de travail et de recherche maniable.
Le présent volume intéressera l’historien, le chercheur, comme l’amateur et l’amoureux de Paris. Chacun selon ses préoccupations trouvera en ces pages un Paris médiéval quasiment « pris sur le vif.
Apparu à Florence en 1928, puis longtemps disparu, ce recueil de farces est représentatif du premier théâtre français. Après une introduction décrivant le manuscrit, son histoire, et donnant des indications sur le genre de la farce, la théâtralité, la mise en scène et la langue, l'appareil critique précise pour chacune la datation, la localisation et le contexte.
Apparu en 1928 en Italie, puis longtemps disparu, cet objet de légende a brièvement ressurgi. Ayant eu alors le privilège d’examiner le recueil, Jelle Koopmans donne une édition fidèle des 53 farces qui y sont rassemblées. Précisant datations, localisations et contextes, son travail rend caduque la transcription publiée par Gustave Cohen en 1949.
Cette édition est un événement, elle attire l’attention sur un répertoire trop méconnu ; au XVIe siècle commençant triomphait un art dramatique bien plus élaboré qu’on croit.
Glossaire
Index des personnages
Index nominum
832 pages
Jelle Koopmans est professeur à l’Université d’Amsterdam. Il a publié des éditions critiques (Sermons joyeux, Condamnation de Banquet, Mystère de saint Remi, Ulenspiegel, Recueil des repues franches de François Villon) et de nombreux articles sur le théâtre. Il est membre de l’Académie Royale des Arts et des Sciences des Pays-Bas (KNAW).
"Il y a une dramaturgie médiévale. Cette évidence s'impose à qui retrace le travail minutieux et cohérent des dramaturges entre le XIIe et le XVIe siècle. Avant de porter sur la scène une matière connue, ils la remodèlent en profondeur. Aucune de leurs créations n'est une transposition brute du récit narratif, toutes témoignent d'une réflexion et d'un savoir-faire sur les moyens propres à captiver les spectateurs. Tantôt on use de conventions, tantôt on crée une imitation suggestive du réel. Étudiée ici sous l'angle de deux de ses dimensions fondamentales, l'espace et le temps, cette dramaturgie se révèle finalement plus homogène que la diversité des œuvres dramatiques ne l'a donné à penser jusqu'à présent."
Après une analyse des acteurs et des structures de la culture théâtrale des villes entre Amiens et Tournai et de Saint-Omer à Valenciennes, en passant par Lille, Douai..., l'auteur étudie les rapports entre les milieux dramatiques et le pouvoir, ainsi que l'influence des idées de la Réforme. Différentes pièces de théâtre sont ensuite étudiées.
Le théâtre est omniprésent dans la société de la fin du Moyen Âge. C’est particulièrement vrai entre Amiens et Tournai et de Saint-Omer à Valenciennes, à Lille, à Douai, etc. Représentations de pièces religieuses et joyeuses, tableaux vivants, improvisations et festivités à caractère dramatique foisonnent.
Dans les limites de ce qu’il est convenu d’appeler les provinces du Nord, Katell Lavéant explore ces multiples formes et nous conduit à la rencontre des acteurs de ces jeux. Entre langue française et culture flamande, au coeur de la ville et de ses rapports complexes avec le pouvoir, on découvre une culture dramatique riche et protéiforme, on découvre l’ampleur de ses manifestations et l’importance de sa dimension politique et symbolique.
La recherche présentée ici montre la société des XVe et XVIe siècles à travers ses activités théâtrales et propose une réflexion stimulante au croisement des études littéraires et historiques.
Le dialogue narratif est depuis Platon considéré comme un morceau de dialogue théâtral déposé dans les creux d’une narration. Au Moyen Âge particulièrement, où tout récit transite par la voix vive, on considère régulièrement les romans comme du théâtre enveloppé d’une narration : les dialogues littéraires sont d’abord du langage transcrit imitant la parole dans l’écriture, puis du langage oralisé, texte écrit prononcé à voix haute par le jongleur ou l’acteur. Que se passe-t-il quand la voix des personnages se glisse dans celle d’un conteur plutôt que dans celle d’un acteur ? L’oralité s’exprime-t-elle de manière identique dans les lectures en public et sur les tréteaux du théâtre ?
Cet ouvrage regroupe les contributions des meilleurs spécialistes réunis à l’Université de Toronto en juin 2011 pour évoquer le rapport entre textualisation et oralité. Les questions abordées montrent le traitement que chaque type de texte fait du dialogue, depuis le manuscrit jusqu’à sa performance orale, interrogeant sa fonction dramatique et discutant la notion de genre en pleine configuration.
Table des matières
1. Corinne Denoyelle
Ouverture
2. Evelyn BirgeVitz, (New York University)
«Theatricality and its limits : Dialogue and the art of the storyteller in the romances of Chrétien de Troyes »
3. Chantal Connochie-Bourgne (Université de Provence)
« Ce que la forme dialoguée fait au traité didactique : le cas du Placides et Timeo»
4. Frank Brandsma (Universiteit van Utrecht)
« Doing Dialogue : the Middle Dutch Lancelot translators and corrector at work. »
5. Francis Gingras (Université de Montréal)
« Mettre en scène ou en page : les marques du dialogue dans la tradition manuscrite de quelques fabliaux »
6. Jelle Koopmans (Université d’Amesterdam)
« Dialogue et jeu — dialogue et mise en scène »
7. Michel Rousse (Université de Rennes-Haute Bretagne)
« Le dialogue : du théâtre au fabliau »
8. Denis Hüe (Université de Rennes II-Haute Bretagne)
« Autour de l’Advocacie Notre Dame, de la narration à la dramatisation »
9. MadeleineJeay (Université MacMaster)
« La Violence de la métaphore. Ou comment ne pas se faire comprendre »
10. Dorothea Kullmann (Université de Toronto)
« Défier l’autorité. Le conflit avec le seigneur dans l’épopée, le roman et le drame »
11. Michèle Gally (Université de Provence/CNRS)
« ‘Jeu’ contre ‘récit’ ? Autour des ‘jeux’ arrageois »
12. IsabelleArseneau (Université McGill)
« Chanter pour ne rien dire : L’inefficacité de la parole lyrique dans Le Roman de la Violette et sa mise en prose »
13. Pierre Kunstmann (Université d’Ottawa)
« Les dialogues dans les Miracles de Notre Dame narratifs et dramatiques »
14. Chris Piuma (Université de Toronto)
« ‘Co que pus ma parech belh” Language, Dialogue, and Utopia in Guillem de Torroella’s La Faula »
15. Juliette Valcke (Université de Mount Saint Vincent)
« De l’intermède comique à la leçon de morale Polyvalence des dialogues des vignerons dans le théâtre de la Mère Folle de Dijon »
16. Evelyne Oppermann-Marsaux (Université de la Sorbonne Nouvelle)
« Interjections et représentation de l’oralité : l’exemple de fictions romanesques et de fictions dramatiques en moyen français »
17. Mario Longtin (Université de Western Ontario)
« Chœur à chœur : le Mystère de sainte Barbe en cinq journées et le roman médiéval »
18. Corinne Denoyelle (Université de Toronto)
« La construction des dialogues à plusieurs personnages au théâtre »
Index
Biographies des contributeurs