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D'ARMES ET D'AMOUR : études de littérature arthurienne - Michel STANESCO

D'ARMES ET D'AMOUR : études de littérature arthurienne - Michel STANESCO
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Description

L'auteur veut montrer que la littérature arthurienne renferme à elle seule les deux conditions d'une situation dite romanesque : l'amour et les armes. La présence de ces deux critères de cette littérature le plaçerait au fondement de la littérature moderne.

444 pages

Ce n’est pas, on pourrait le regretter, après les deux pièces majeures que sont les Jeux d’errance du chevalier médiéval (Brill, 1988) et L’Histoire européenne du roman médiéval (P.U.F., 1992), un nouvel ouvrage de M. Stanesco, mais seulement, si l’on ose dire, un large choix de ses articles, parus depuis les vingt dernières années. Mais ne boudons pas notre plaisir. Peut-être, après tout, la forme brève convient-elle mieux à M. Stanesco, dont les recherches, riches et diversifiées, ne s’enferment dans aucun préjugé de méthode ou de discipline, et témoignent d’une curiosité sans cesse renouvelée envers la littérature, et plus largement envers l’imaginaire du Moyen Âge. On serait tenté de dire en fait que le grand mérite du médiéviste est de travailler sur la littérature médiévale dans une perspective qui n’est jamais, précisément, ni étroitement littéraire, ni étroitement médiévale.

2Jamais étroitement littéraire, comme en témoignent une série d’études, constituant la première ligne de faîte de ce recueil, consacrées aux formes diverses de l’imaginaire arthurien (et en particulier à l’œuvre de Chrétien de Troyes, qui occupe une place conséquente dans ces pages), depuis Cligès, « le chevalier coloré », jusqu’à l’architecture féerique du « palais aux cent / mille fenêtres », en passant par « l’enfant aimé des fées » et le lion d’Yvain. Il faut relire en particulier ce long et bel article, dont la conclusion nous paraît assez bien résumer l’approche si particulière de M. Stanesco. « Le Moyen Âge, écrit-il (p. 127), est une entité de sens : les mêmes principes le définissent tant dans l’organisation du réel que dans celle de l’imaginaire. Les manuels d’école, les encyclopédies, les vies de saints, les sermonnaires, les chroniques considèrent le monde du même regard que les poètes et les romanciers ». En mettant à contribution les textes les plus divers, de l’histoire à la théologie, de l’anthropologie à la philosophie (médiévale, et aussi moderne), en effectuant parfois les rapprochements les plus inattendus (« Nigromance et Université. Scolastique du merveilleux dans le roman français du Moyen Âge »), M. Stanesco parvient remarquablement à suggérer ce syncrétisme de l’imaginaire médiéval et les multiples jeux d’échange qu’il suppose, qui veut non seulement que la littérature soit le réceptacle de mythes et de croyances, mais qu’à rebours elle informe l’imaginaire et la culture médiévales (« Sous le masque de Lancelot » et « Le chevalier médiéval en voyage »).

3Jamais étroitement médiévale non plus, comme l’indique l’organisation du recueil, qui se donne aussi comme le fragment d’une histoire plus vaste : celle du genre romanesque. Car il s’agit bien, en dépit de ses multiples métamorphoses à travers les siècles, d’un genre, comme M. Stanesco s’attache à le montrer dans le premier article qui ouvre ce recueil, et en constitue ainsi le programme. À cet égard la perspective du médiéviste, comme il en a déjà donné l’exemple dans L’Histoire européenne du roman médiéval, nous semble tout à fait s’inscrire dans celle de M. Bakhtine, dont le nom revient d’ailleurs à plusieurs reprises dans ces pages. Dans la perspective diachronique la plus large, qui irait des romans grecs à nos jours, le parcours qui se dessine en filigrane d’un article à l’autre constitue un morceau significatif de l’histoire et des évolutions du roman, depuis Chrétien de Troyes jusqu’aux « premières théories du roman » dans l’Italie du XVIe siècle et à la réception des « vieux romans » au XVIIe siècle. Ainsi M. Stanesco parvient-il à dégager quelques « principes esthétiques » qui, au-delà de leur ancrage médiéval, sont fondateurs d’un genre : celui de la « nouveauté », ou encore la devise « d’armes et d’amour », objet d’un article bien connu qui donne son titre au recueil.

4Cela fait bientôt dix ans maintenant que les éditions Paradigme ont pris l’heureuse initiative de rassembler en de copieux volumes les travaux, plus ou moins faciles d’accès, des meilleurs médiévistes français. Il va sans dire qu’à leurs côtés M. Stanesco a tout à fait sa place.

Silvère Menegaldo, Cahiers de recherches médiévales et humanistes



Détails
EtatNeuf
RéférenceM39
EAN9782868782267
ISBN9782868782267
Poids0.56 kg